Extrait de mes carnets
"À peine le
printemps de ma vie s'achève, que, déjà, c'est l'automne.
Feuille
après feuille, je tombe en morceaux.
Vermeil, orange, ambre.. Un
tourbillon de couleurs, un tourbillon d'odeurs.
Nécrose et
putréfaction.
J'ai toujours aimé regarder au centre des escaliers
en colimaçon.
Vertiges, confusion; Monter au descendre?
Quoiqu'il
en soit, me voici aux enfers, et je ne savais pas que l'on pouvait
descendre si bas.
Fumée, flamme, fouets; un océan de braises et de
douleur...
Agonie intemporelle...
Narcolepsie sporadique...
Science
du blasphème.
Je voudrais m'arracher les yeux pour ne plus voir,
Ce
monde est si laid,
J'aimerais ravoir des yeux d'enfant..
Je
voudrais me crever les yeux pour qu'ils arrêtent de pleurer,
Car me
voilà seul maintenant,
[...]
Seul face à quelque chose de plus
terrible que la mort.
Je paierais de ma vie pour arrêter cette
souffrance infâme, cette souffrance qui rend fou..
[...]
Il
faut continuer à vivre, mais j'ai mal, tellement mal.
Et il fait si
froid, là où il n'y a jamais de printemps, jamais d'été.
Seulement
le vide et le froid de l'hiver,
Seulement la mort et la décrépitude
de l'automne,
Seulement une nature morne et fatiguée,
Seulement la
musique au travers des branches vides et desséchées,
Seulement la
peine et les au revoir..
Quels visages atroces.
J'ai mal, j'ai
mal, j'ai mal,
J'ai mal, j'ai mal, j'ai mal,
J'ai mal, j'ai mal,
j'ai mal,
[...]
Fermez la lumière.
Aucun bonheur n'est
possible.
Pas là d'où je viens."